mardi 27 novembre 2012

De la seule révolte efficace

Effectuant ce week-end une recherche sur Armand, libertaire et néo-malthusien, via les mot-clés « anarchiste anti-nataliste », quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un frère d’armes outre-Atlantique. S’il est une certaine tristesse à constater que nous formons à nous deux l’intégralité des résultats, on se console prestement en songeant que nous avons du moins réussi à n’être pas trop semblables à nos soi-disant semblables.
 
Ce spirituel camarade s’appelle David Gendron - voici un extrait de ses écrits, auquel je souscris sans réserve :
 
« J’ai de la misère à accepter qu’un anarchiste pro-nataliste, pro-parentalité et pro-monogamie me fasse la morale sur l’abstention électorale. C’est drôle, hein, mais je trouve qu’en tant qu’anarchiste anti-nataliste, anti-parentalité et anti-monogamie qui vote (il n’y en a que très très peu), je nuis bien plus au système capitalo-étatiste qu’un anarchiste pro-nataliste, pro-parentalité et pro-monogamie qui ne vote pas (il y en a un certain nombre). »
David Gendron, sur le site ANARCHO-PRAGMATISME
04 septembre 2012
 
Il est évident qu’un anarchiste qui se reproduit au cœur même de l’invivable société qu’il dénonce est un anarchiste douteux : à quoi bon infliger un monde haï à un gosse qui ne pourra que le haïr à son tour - ou devenir un robot-zombie de plus...
 
La grève de la procréation est en outre l’arme la plus puissante dont nous disposons pour abolir le capitalisme, dont le pire cauchemar est de ne plus pouvoir exploiter de nouveaux travailleurs-consommateurs.
 
Destroy the system, make no baby !
 

jeudi 15 novembre 2012

Des véritables Droits de l'Enfant


Comme chaque année, le 20 novembre entendra sonner les pompeux clairons de la Journée Internationale des Droits de l'Enfant.
 
 
Quelle sinistre pitrerie !
 
Il suffit de lire les journaux pour comprendre que ce monde est une forêt de lames de rasoir incompatible avec le bonheur, et que la procréation est en dernière analyse un banal sadisme que nul n’ose dénoncer.
 
Si nous étions moins hypocrites, nous admettrions que le premier Droit de l’Enfant est de ne pas naître. Une fois ce droit bafoué, qu’importe à vrai dire que tous les autres le soient aussi tragiquement qu’ils le sont ?
 
Ouvrir une seule porte sur l’enfer ouvre nécessairement celles de tous les tourments…
 
Ah oui... Le second Droit de l’Enfant devrait être d’avoir des parents de qualité. Mais comment s’assurer que celui-là, du moins, sera respecté puisque la plus obtuse des brutes jouit de tous les éloges lorsqu’elle s’aventure ignominieusement à se reproduire…
 
Thalès de Milet demeura célibataire, mais adopta le fils de sa sœur. Quand on lui demanda pourquoi il ne faisait pas d’enfants, il répondit : « Justement par amour des enfants ».
Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des Philosophes illustres.

jeudi 1 novembre 2012

Du danger de prôner la limitation des naissances

On se souvient de la levée de landaus-boucliers suscitée par le bourgmestre Freddy Thielemans lorsqu’il se déclara favorable, en pleine campagne électorale, à une réflexion sur la limitation des naissances pour atténuer les inextricables problèmes dus à la croissance démographique de Bruxelles. Nous tenions là notre Yves Cochet belge… C’était sans compter avec l’odieuse réaction de Joëlle Milquet qui se fit la baveuse apôtre des familles nombreuses et foudroya le candidat dénataliste avec la prévisible complicité des médias dodominants. On ne peut donc que se réjouir de la contre-réaction radicalement dénataliste de l’avocat Jean-Marie DERMAGNE, à lire ici : http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/772796/plus-on-est-de-fous-moins-on-rit.html

J’en retiens ce passage inouï (même si en tant qu’anarchiste, je désapprouve l’idée de prison, lui préférant de copieuses primes à la stérilisation volontaire – j’ai bien dit volontaire) :
 
« Si faire du chahut dans la rue ou des graffitis sur un bâtiment public sont des incivilités, avoir plus d’un seul enfant sera bientôt de l’incivisme au point qu’un jour, on devra appliquer la méthode chinoise mais ‘‘au carré’’ : pour un enfant, une petite aide de la collectivité ; pour le deuxième, plus d’aide du tout ; au troisième, une amende pour les parents ; à quatre et plus : les parents en prison On n’en est pas là mais la problématique de la limitation des naissances, il est urgent que les pouvoirs publics la prennent à bras-le-corps - et pas rien qu’en Afrique ou en Asie - car, désormais, partout, plus on est de fous, moins on rit. »

Décapant, n’est-ce pas ? Un politicien lucidintrépide dans la salle des poupons perdus ?
 

mardi 23 octobre 2012

Du prétendu droit absolu de se reproduire


Un article du magazine Causette - http://www.causette.fr/articles/lire-article/article-476/sta-rilisations-forca-es-l-euga-nisme-existe-encore.html - dénonce, à juste titre, les stérilisations forcées mais défend curieusement, je cite, « le droit fondamental à procréer. »

Un jour peut-être le droit de l’enfant de ne pas naître sera lui aussi considéré comme fondamental, et s’il naît d’avoir du moins des parents raisonnablement compétents.

A quand une formation scolaire à la parentalité ? Que de drames familiaux seraient évités si les gens réfléchissaient davantage à la nature de leur désir-besoin de poupon-poupée plutôt qu’à la couleur de leur prochain papier peint.

Une question que devrait se poser tout futur géniteur : « Mon enfant sera-t-il heureux de m’avoir, moi, l'insipidité même, comme parent ? » Après un bref passage devant ce miroir, bien peu sans doute oseraient répondre par l’affirmative…

« Tu es jeune et souhaites enfant et mariage. Mais je te demande : es-tu quelqu’un qui de vouloir un enfant ait le droit ? Es-tu le victorieux, le dominateur de soi, le maître des sens, le seigneur de tes vertus ? Ainsi je t’interroge. Ou ce qui parle en ton désir est-il la bête ou le besoin ? Ou bien la solitude ? Ou l’insatisfaction de soi ? »
Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.